Article écrit par Wesam Youssef, stagiaire chez UniR
Tous les ans, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, publie un rapport sur l’accès à l’éducation des personnes réfugiées. Le rapport de 2022 indique des avancements très importants en matière d’inclusion académique selon les données fournies par 10 millions de jeunes réfugié.e.s.
Des données collectées dans plus de 40 pays du monde entier ont permis au HCR d’identifier dans quelle mesure les enfants et les jeunes réfugié.e.s connaissent des conditions moins favorables que leurs pairs non réfugié.e.s.
Le taux de scolarisation des personnes réfugiées en quelques chiffres :
- Le taux de scolarisation au niveau primaire est de 68 %
- Pour l’éducation secondaire, le taux de scolarisation est de 37 %
- La scolarisation dans l’enseignement supérieur est de 6 %
Bien que ce taux soit faible par rapport aux niveaux mondiaux (36% de la population générale a accès aux études supérieures), il y a eu une amélioration ces dernières années. Le taux d’inscription des personnes réfugiées à l’université ne s’élevait initialement qu’à 1 % en 2015, alors que le HCR a pour objectif d’atteindre 15 % en 2030.
En effet, le rapport montre que près de la moitié de tous les enfants réfugiés dans l’âge de scolarité (48%) ne vont pas à l’école en raison de l’inégalité d’accès à l’éducation. Ainsi, les personnes réfugiées comptent parmi les personnes les plus défavorisées et sont confrontées à des conditions de scolarisation moins favorables que leurs camarades non-réfugié.e.s.
Existe-t-il un modèle unique pour l’accès à l’éducation dans tous les pays accueillant des personnes réfugiées ?
En raison de l’augmentation du déplacement forcé au niveau mondial, l’accès à l’éducation des personnes réfugiées est un défi à la fois humanitaire et politique. Ainsi, les actions d’inclusion à mettre en place dépendent fortement du contexte, tel que :
- les tendances politiques et économiques du pays d’accueil ;
- les programmes et les plans de développement nationaux existants ;
- les politiques et les lois nationales qui concernent plus généralement l’accueil et l’intégration des personnes réfugiées ;
- la coordination entre les autorités du pays d’accueil et les organismes des Nations Unies concernant l’accès à l’éducation des personnes réfugiées ;
- les aides et les financements internationaux pour l’intégration des personnes réfugiées.
Avec l’objectif d’atteindre 15 % de taux de scolarisation des personnes réfugiées en 2030, cela signifie que l’accès à l’éducation des personnes réfugiées doit être pleinement intégré au système éducatif des pays d’accueil.
L’inclusion signifie, pour le HCR, que les conditions d’accès à l’éducation pour les personnes réfugiées dans le pays d’accueil ne soient « pas mieux, pas pire » que les conditions pour les étudiant.e.s non-réfugié.e.s et que les personnes réfugiées aient le sentiment qu’elles obtiennent totalement leurs chances, pour achever un véritable développement économique et social ainsi qu’ un investissement dans l’éducation.
D’autre part, et dans la continuité du plaidoyer du HCR pour des politiques éducatives inclusives, le rapport met en avant plusieurs recommandations au niveau politique, notamment par rapport à la planification et programmation des systèmes éducatifs. L’accent est mis sur l’importance des politiques d’intégration qui s’appuient sur l’accès aux cours de langue et aux besoins sociaux-médicaux mais également sur l’intégration du coût d’infrastructures pour des politiques d’éducation inclusives.
Pour plus d’informations, veuillez lire le rapport en entier via le lien suivant : UNHCR – UNHCR Education Report 2022 – All Inclusive The Campaign for Refugee Education