Ce terme, bien qu’encore non officiellement reconnu sur le plan juridique, fait de plus en plus écho à l’actualité. Actuellement, on parle de « déplacé·e·s climatiques« , et plusieurs études signalent une augmentation sans précédent de leur nombre à l’échelle mondiale.
Jusqu’ici, les statistiques indiquent que la majorité des personnes sont des déplacé·e·s internes. Ainsi, en 2022, les catastrophes naturelles ont été à l’origine de 32,6 millions de déplacé·e·s internes dans le monde.
Dans une étude réalisée en 2018, la Banque Mondiale lançait déjà l’alerte : l’aggravation des effets du changement climatique dans trois régions du monde – Afrique Subsaharienne, Asie du Sud et Amérique Latine – pourraient pousser plus de 140 millions de personnes à migrer à l’intérieur de leur propre pays d’ici 2050, sans compter les risques d’empirer considérablement les conditions déjà délicates dans des pays en conflit ou en transition politique fragile.
Les populations les plus touchées par ces réalités sont souvent les plus vulnérables, celles des pays pauvres ou en voie de développement, bien qu’ils soient historiquement les moins responsables du changement climatique. Entre 2008 et 2018, 7 des 10 pays les plus exposés à des déplacements internes dus à des phénomènes météorologiques extrêmes sont des petits États insulaires en développement. En outre, selon un rapport de l’ONU, 80% des déplacé·e·s climatiques seraient des femmes.
Historiquement parlant, les dynamiques migratoires nous ont montré que les déplacements internes peuvent évoluer vers des déplacements externes si les besoins fondamentaux des personnes ne sont pas satisfaits. Aussi, nous pourrions atteindre rapidement des migrations transfrontalières.
A ce jour, les déplacé·e·s climatiques ne sont pas reconnu·e·s comme réfugié·e·s conformément à la Convention de Genève de 1951, et ne bénéficient donc d’aucune reconnaissance de statut, ce qui soulève des questions cruciales sur leur protection et leur droit à demander asile.
Toutefois, des solutions existent selon la Banque Mondiale : “le nombre de migrants climatiques internes pourrait être réduit de 80 % (soit 100 millions de personnes) grâce à des mesures concertées au niveau mondial et national. Il est notamment indispensable d’intensifier les efforts internationaux destinés à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin d’atténuer la hausse mondiale des températures, mais aussi, au niveau de chaque pays, de mettre en place des plans de développement solides.”
Il est encore temps d‘agir !
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