Écrit par Tania Lejeune
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a publié son Rapport global pour l’année 2019, rappelant ses engagements et ses objectifs tout en ajoutant les derniers chiffres disponibles dans le domaine de l’asile. Au terme de l’année 2019, le HCR comptabilise 4,2 millions de personnes demandeuses d’asile dans le monde et 20,4 millions de personnes réfugiées. Toutefois, 35% des enfants réfugiés n’allaient pas à l’école primaire et au moins 75% des adolescents n’allaient ni au collège, ni au lycée.
Dans ce rapport, le Haut Commissariat a réaffirmé l’importance de l’éducation dans l’insertion des personnes réfugiés et demandeuses d’asile dans leurs sociétés d’accueil pour encourager une vie cohésive. En septembre 2019, le HCR a lancé le programme « Refugee Education 2030 » qui a pour objectif de permettre à 15% des étudiant.e.s réfugié.e.s d’accéder à l’enseignement supérieur d’ici 2030, alors qu’ils ne sont que 3% en 2019. Mais aussi d’arriver à une représentation égale des genres. Le programme « Refugee Education 2030 » a trois objectifs principaux. Tout d’abord, il s’agit de promouvoir une inclusion équitable et durable des réfugié.e.s dans les systèmes éducatifs nationaux. Ensuite de favoriser un environnement sûr qui encourage l’apprentissage pour tou.te.s les étudiant.e.s, sans distinction de statut légal, de genre ou de handicap. Et enfin de permettre aux étudiant.e.s d’utiliser leurs éducations pour se construire un avenir durable.
Le Haut Commissariat a rappelé la difficulté pour les populations réfugiées d’accéder à l’université en ciblant plusieurs difficultés : le nombre limité de réfugié.e.s éligibles à l’université par manque de diplôme de l’enseignement secondaire (problème accru pour les femmes), le nombre limité de places disponibles, la restriction des mouvements et l’éloignement des campus, les frais de scolarité trop élevés, la limitation des domaines ouverts aux réfugiés, le manque de papier obligatoire pour les admissions, les demandes de participer aux besoins financiers de la famille qui prennent le pas sur les études supérieures…
Si l’augmentation de 3% à 15% de l’engagement des personnes réfugiées dans l’enseignement supérieur est un objectif ambitieux mais faisable, le HCR précise bien que l’égalité des genres ne sera pas atteinte à l’université en une seule décennie. En effet, les obstacles rencontrés par les femmes réfugiées sont encore bien trop nombreux et bien plus importants que pour les réfugiés masculins.
Pour en savoir plus, vous pouvez retrouver le rapport global du HCR en anglais ici : http://reporting.unhcr.org/publications?lngGR=FR#_ga=2.262066509.1394836685.1592467330-494443352.1592314653
Mais aussi le rapport consacré seulement au programme « Refugee Education 2030 » : https://www.unhcr.org/publications/education/5d651da88d7/education-2030-strategy-refugee-education.html